Toutes les entreprises ne sont pas touchées de la même façon. Les entreprises opérant en Ukraine et en Russie sont les plus directement concernées. Le bien-être de leurs collaborateurs est leur priorité. Pour les entreprises implantées hors de la zone de conflit, la priorité est de respecter les sanctions, de répondre aux perturbations sur leur Supply Chain et d’évaluer les conséquences pour leurs clients. L’impact de la guerre peut également se faire ressentir à différents degrés selon les secteurs. La hausse des prix du pétrole et du gaz, par exemple, signifie que les secteurs manufacturiers énergivores sont probablement les plus touchés. Dans le même temps, la pression inflationniste risque d’accélérer l’inflation des salaires dans certains pays et certains secteurs. Les secteurs les plus susceptibles d’être touchés par cette inflation salariale sont ceux où la main-d’œuvre représente une grande partie de la structure de coûts globale.

À l’heure actuelle, les prévisionnistes estiment que la guerre se traduira par une importante décélération de la croissance. Mais, l’impact économique sera extrêmement variable selon les pays et les régions. Comparées aux États-Unis, les relations commerciales qui lient étroitement l’Europe et la Russie et la plus forte dépendance aux importations d’énergie russe, rendent le Vieux Continent plus vulnérable. Et les pays européens les plus dépendants du pétrole et du gaz russes risquent d’être les plus touchés. Outre-Atlantique, on craint principalement la flambée des prix de l'énergie et ses répercussions indirectes sur le budget des ménages et les dépenses des consommateurs. Au-delà de l’Europe et des États-Unis, si la hausse des prix de l'énergie devait se polonger, des pays importateurs nets, tels que le Japon ou l’Inde, en ressentiraient les effets. De même, sur les marchés émergents d’Afrique et d’Asie, les pays importateurs de produits de base risquent aussi d’être touchés de plein fouet par les tensions qui pèsent sur la filière agroalimentaire.